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Cancion pequena (Colonia et Carmelo)


Après la bouillonnante ville de Buenos Aires, c’est l’heure de notre réel départ pour le road trip. Direction l’Uruguay ! Je voulais commencer par un petit pays, dans lequel on prendrait notre rythme de travelmates avec Erwan, où je pourrais me remettre à l’espagnol doucement (et Erwan s’y mettre tout court).

J’avoue que je ne connaissais pas grand-chose de l’Uruguay. Mon guide de voyage m’a appris que ce pays est en vrai évolution sociale et culturelle depuis plusieurs années et que c’est un petit pays qui veut qu’on pense à lui quand on pense Amérique du Sud.

Nous sommes partis en ferry, direction Colonia Del Sacramento. Le lonely planet en dit beaucoup de bien et d’autres voyageurs aussi. Ça semble plus dans mes goûts que Montevideo, la capitale, pour commencer et plus petit.

Après 3 heures de traversée sur un Rio de la plata marronnasse au possible, on arrive sous un magnifique soleil. Ça nous prend 10 minutes pour aller jusqu’à l’auberge « el viajero ». L’auberge est super mignonne, pas super isolée niveau son mais bon, il semble que pour ça, faut pas aller en auberge de jeunesse…

On entend une conversation téléphonique en français, d’un gars (Nicolas) qui vient de se faire avaler sa carte bleue par un distributeur après 4 mois de voyages sans souci et à 10 jours de la fin de son parcours…Du coup, on discute un peu avec lui, on lui demande s’il a besoin de quelque chose en attendant que la Banque débloque sa situation. A priori, c’est une situation assez fréquente en Uruguay, avec un distributeur qui dysfonctionne, une banque qui refuse de rendre la carte qui devient on ne sait quoi après. Mieux vaut illico contacter la Banque où on a son compte pour faire opposition dessus.

On part à la découverte de la vieille ville, en allant vers la Plaza de las armas, où on mangera au Drugstore, un petit resto qui propose pas mal de choix, à un prix plus élevé que chez les voisins mais ça on le verra plus tard…Double peine : une chanteuse anime le bouiboui, et voilà pas qu’elle nous fait un Zaz aussi douloureux qu’approximatif. Oh boy, ça se résume à ça et « La vie en rose » la chanson française pour les étrangers ??? Et Jean-Jacques ? Et Francis ? Et notre Johnny qui nous met la France dans un deuil national ??

On ira ensuite se promener du côté du Rio, se poser à l’ombre des arbres dans l’herbe, à regarder les pêcheurs et à se mettre au rythme local. La farniente, c’est sacré !

Presqu’autant que le maté et what’s app, apparemment.

La ville nous plaît beaucoup, c’est petit, c’est coloré, c’est vieux, y a de la pierre, de fleurs exotiques et des palmiers. C’est franchement agréable (et super safe) de s’y promener, de flâner sans plan de la ville. Le nom des rues est souvent très poétique, comme la rue des soupirs, la rue des anges…

On crève de chaud et on se demande comment font les gens qui restent en plein cagnard à boire leur maté sur la rambla. C’est THE place to meet pour les jeunes de la ville, qui sont là en bande, les gras d’un côté, les filles de l’autre comme souvent par ici. Pas d’âge pour ça, eux aussi se baladent avec leur thermos d’eau chaude sous le bras et leur maté dans la main.

De retour à l’auberge, on retrouve Nicolas avec deux français et une belge qui étaient en échange Erasmus au Brésil.

Colonia, c’est vraiment petit donc le lendemain quand on repart dans la ville, côté touristique, avec un British et les francophones rencontrés la veille, on a déjà vu pas mal de choses. Ça n’empêche pas de refaire 2.000 photos parce qu’elle est tellement mignonne et colorée. Cette fois-ci, on se fend de 25 UYU pour monter en haut du phare. La vue n’est pas la plus belle du monde mais ça donne toujours un point de vue intéressant et différent sur la ville.

Après largué la petite bande, on part direction la partie de la ville qui est moins touristique. Bon, bah on sait pourquoi. Pas vraiment d’intérêt et le marché artisanal est juste un piège à touriste.

On retournera manger sur la plaza de las armas (mais pas chez Zaz, on n’est pas fous), puis petite glace en promenant vers l’ancienne porte de la ville, avec son pont et ses canons. Comme il fait vraiment très chaud, on décide de se poser à l’ombre au même endroit que la veille.

L'Uruguay donne envie de se poser, de vivre au ralenti.

Avant de rentrer à l’auberge, on récupère le linge au « pressing » (lavendero) où je l’ai déposé le matin. Et oui, pressing. A priori, ici la plupart des auberges n’a pas de machine à laver, et il y a très peu de lavomatic. 250 UYU pour du linge frais et propre. Moi qui voulais faire une lessive écologique en ne faisant pas tourner la machine à moitié vide, je me retrouve à payer double prix parce que j’avais oublié que le monde entier n’est pas pourvu des machines Nord-Américaines qui font des tailles immenses.

Le lendemain, on part pour découvrir Carmelo, à 1H15 de Colonia. Là on fera encore un bond dans le temps.

On dirait que la ville a en partie été abandonnée niveau entretien, les autres sont vieilles mais colorées. Dans les rues pavées, plus de mobylettes que de voitures. Et on rentabilise : à 3 dessus, casque optionnel, bébé sous le bras ou coincé entre les deux adultes.

Pour les voitures, Erwan a émis la théorie très probable que celles d’après 2010 sont interdites ou super taxées, car on voit des modèles genre « visa » ou des trucs qui ont dû être produits en Europe vers 1970…Fascinant, on se croirait à une convention de vieilles voitures…

La ville n’en reste pas mignonne et on y flâne tranquillement toute la matinée. J’aime beaucoup les bâtiments art déco, qui me font un peu penser à Napier, en NZ (où je n’ai pas mis les pieds mais j’ai vu plein de photos, ça compte ?) ou à Victoria, en BC.

Après un petit lunch, on va vers le pont et la plage dont nous a parlé le gars de l’office de tourisme. Il fait une chaleur monstre pour moi qui vient de Vancouver en plein automne humide. Je suis ravie d’aller m’écraser sous l’ombre d’un arbre près de ce qui est une belle plage si on oublie la couleur du fleuve. J’y trempe quand même mes jambes, mais ça ne rafraîchit pas vraiment tellement elle est bonne.

On reste posés là jusqu’à ce qu’il soit l’heure de retourner vers le bus pour rentrer à Colonia, à regarder les jeunes du coin jouer dans l’eau, toujours les gars d’un côté et les filles de l’autre. Enfin, je regarde parce qu’Erwan s’endort la bouche ouverte (mais sans baver), qu’un crocodile pourrait me kidnapper, il n’en saurait rien…

Je me venge dans le bus du retour en étant celle qui pionce en écoutant de la musique.

Si vous avez l’occasion de passer la (demie) journée dans le coin, ça peut être sympa, après ce n’est pas non plus inratable.

Dans ces deux villes, on s’est sentis en sécurité, aucun souci. Des petites villes, plus à notre taille.Il n’y a qu’à Carmelo qu’on nous regardait un peu, parce qu’il ne doit pas y avoir des masses de touristes qui prennent le temps de s’y arrêter. Nous on est contents qu’Hélène nous l’aie conseillé quand on lui a dit qu’on avait réservé 3 nuits à Colonia Del Sacramento.

De retour à l’auberge, c’est blog et boulot pour moi. Demain, c’est direction Montevideo, où je vais rencontrer les pionniers du PVT Uruguay. J’ai super hâte ! Plus pour eux que pour la ville, je dois bien le dire.

Et pour la découverte musicale, ça sera donc cette chanson de Perota Chingo - Canción Pequeña. Bonne écoute !


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