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Loosing my religion (Salta)


C'est avec un petit pincement au coeur qu'on quitte notre super hostel d'Iguazu mais avec joie que je laisse la chaleur humide.

Dans la navette qui nous amène à l'aéroport, on retrouve nos copines Belges de la veille. Mélissa est dans tous ses états et nous apprend qu'il y a une grève générale dans le pays, avec blocage des transports etc à compter de midi...Aaaaaah...Merde...notre vol arrive à 12H50 à Salta...

Coup de stress, on attend de savoir si on va rester bloqués et combien de temps car les avions du lendemain sont full. La dame nous annonce 3 jours...LOL...Puis miracle, Salta appelle pour dire que le vol part, qu'on aura nos sacs etc à l'arrivée. La foule est en délire, on est le seul avion à partir !

Dans la foulée on rencontre deux Suisses, un père et sa fille, Christophe et Mina, en roadtrip eux aussi. On est prêt à sabler le champagne une fois que l'avion a décollé, surtout les copines Belges qui ont un timing serré.

Arrivés à Salta, les Suisses nous déposent à notre auberge avec leur voiture de location pendant que Mélissa et Laura partent en charmante compagnie (Luis, so sexy :p ). Il fait nettement plus respirable à Salta, ça fait beaucoup de bien. On se pose à l'hostel coloria, avec une petite piscine et une déco sympa, et un français dans la chambre: Robin. Sa famille est coincée à Buenos Aires, sans valises, perdues quelque part entre la France et l'Argentine...la totale !

Du coup, on lui propose de venir manger avec nous le soir, histoire de ne pas rester tout seul, comme on doit retrouver notre joyeuse bande francophone.

Mais avant, petit tour de Salta, la ville est plutôt mignonne, mais comment dire...La population me donne un grand sentiment de...mal à l'aisitude...Je me sens regardée, observée, pas forcément dans le sens "je vais te violer, exciser ta grand-mère et prendre ton téléphone" mais je sais pas, c'est vraiment bizarre...

Les gens semblent désœuvrés, je suis incapable de distinguer les SDF des gens qui sont justes posés là avec un air louche...

Bien sûr, il y a quand même des gens qui ont l'air normaux, suffit de regarder les meufs avec leurs platas, la grande mode ici, les chaussures compensées...Une horreur absolue si vous voulez mon avis !

On visite l'Eglise de San Francisco et la Cathédrale de Salta, qui nous laissent complètement ébahis. Entre la démesure de l'intérieur, magnifique mais très chargé, et la dévotion des Argentins, qui se signent en passant devant les Eglises, qui prient à genoux ou accrochés aux pieds de Jésus sur sa croix...C'est assez troublant pour la petite Athée que je suis. Je crois qu'à part en Haïti ou à New York lors de la messe Gospel à Harlem, je n'avais jamais vu ça.

Je me sens assez mal de prendre des photos des gens et des lieux, mais en même temps ça serait dommage. Et je pense à toutes les belles photos de gens que ferait Cosette si elle était par là ;)

Le soir, nous retrouvons notre petite bande de voyageurs pour aller déguster de la vraie bonne bouffe Argentine, dans un décor de Gauchos, au restaurant Doña Salta. Les meilleures empanadas que j'ai mangé de tout le trip, tout droit sorties du four, le fromage qui dégouline comme il faut. Avec une bonne salade: parfait ! Les autres sont plus carnivores et s'enfilent un demi boeuf chacun à en croire l'épaisseur du truc. Omnomnom !

Une chouette soirée avec des gens vraiment cools, c'est dommage que nos programmes soient quasi identiques mais en décalé, ce qui fait qu'on n'aura pas l'occasion de se revoir... C'est ça le voyage, einh ? :p

Le lendemain matin, pas de réveil ou presque, ça fait du bien. Un peu de blog et de taf, puis avec Robin et Erwan, on part se promener un peu dans Salta et manger au patio de la empanada, après avoir traversé un coin de la ville qui fait encore moins rêver que le reste. Au patio, plusieurs petits bouibouis où l'on peut se poser, les serveuses te sautent dessus pour te filer leur menu et te faire asseoir à leurs tables. Ooook, c'est local ! La bouffe n'a rien à voir avec celle de la ville mais le prix non plus !

On en profite pour tester les spécialités locales: empanadas, bien sûr mais aussi les humitas, servies dans des feuilles de maïs, c'est une espèce de pâte de maïs. Bon, rien de très bon, ça cale, quoi.

Le reste est à la viande, je ne pourrais pas juger :p

Un peu de culture, il en faut, au MAAM (museo de arquelogica de alta montana), où l'on apprend pas mal de choses sur la civilisation Inca. Le musée a été crée en 1999, après qu'on ait retrouvé les corps de 3 enfants momifiés, sur le volcan Llullaillaco, le troisième plus haut volcan actif du monde (6.739 m), dans un état de conservation incroyable. A tour de rôle, le musée présente l'un des corps au public, dans un sarcophage spécial qui permet de les conserver.

Avant d'arriver au sarcophage, il y a beaucoup de panneaux d'informations, sur la culture Inca, la géographie des lieux etc...et sur la religion, les rites qui font qu'il y a 500 ans on a enterré des enfants vivants après les avoir drogués, pour "calmer" la Terre.

3 enfants, dont l'âge est estimé entre 6 et 15 ans, chacun accompagnés de petits objets, d'une tenue de cérémonie, dans une position différente. Tous les 6 mois, le musée change de momie. Nous avons le droit de découvrir "the maiden" (la demoiselle).

Alors, je faisais ma maline en disant "allez, on va au Musée voir des enfants morts", mais une fois devant, je n'ai pas été très à l'aise...Au début on dirait un mannequin, la peau du visage un peu cireuse. Puis mes yeux se posent sur son bras, et là je vois bien que la peau est vraie, que c'est une vraie jeune fille que j'ai devant moi, assise un peu recroquevillée. Je ne peux pas dire qu'on lit la souffrance sur son visage, je ne sais pas si elle s'est réveillée à un moment ou un autre, j'espère pour elle que non. ça me met très mal à l'aise, ce voyeurisme, sous couvert de science, d'Histoire et de culture, je me sens comme complice de ce qui lui est arrivé, au nom de la religion de son peuple.

Je n'ai pas de photos, c'était interdit et je n'en aurais pas fait de toute façon...Il y en a sur le Net si vous voulez, chercher "the children of Llillaillaco" et vous aurez les 3 enfants momifiés sur votre écran. L'expérience est sans doute moins "forte" qu'en vrai, par contre.

Après cette rencontre un peu perturbante, une autre momie nettement moins bien conservée et sortie tout droit d'un film d'horreur est elle aussi exposée. Un final super flippant.

Le musée n'en reste pas moins intéressant et vous en apprend pas mal sur la culture Inca. Vous pouvez décidé de voir la momie exposée ou non, puisqu'il y a une lumière qui s'éteint ou s'allume. Là, elle était allumée, j'ai pas trop eu le choix.

Avec Robin, on se balade un peu dans la ville, Erwan va skyper, puis les deux gars partent à l'ascension de la petite montagne qui permet d'avoir une vue panoramique sur la ville. Je passe mon tour et reste à l'auberge bosser et papoter avec un autre Français, Raphaël, qui étudie à Montevideo et profite des vacances d'été pour se promener.Encore un p'tit jeune qui n'a pas eu peur de quitter le nid familial très tôt et voler de ses propres ailes.

ça me laisse toujours admirative...

Le passage à Salta m'aura laissée perplexe et une fois de plus convaincue que la religion, c'est pas ma tasse de thé. OK, c'est les extrêmes qui font des dégâts mais voir l'opulence de ces églises, le sacrifice des ces enfants...Très peu pour moi. D'où le titre de l'article : Loosing my religion, par REM bien entendu.

Peu de photos dans ce diapo, je me réserve pour le prochain article, qui vous en mettra plein les yeux !!


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