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Hey Mister Policemen


Nous avons quitté le parc de Torres del Paine vers 16H30, pour nous diriger vers l'Argentine et El Calafate, la ville la plus proche du glacier Perito Moreno, un incontournable.

L'idée était de passer la frontière Chili-Argentine, à quelques kilomètres du parc, refaire le plein et tracer sur la route pourrie qui allait nous prendre environ 3H30.

ça c'était le plan...Sauf que rien ne s'est passé comme prévu.

Déjà, quand ils m'ont récupérée dans le Parc, les copains m'annoncent qu'ils n'ont pas fait le plein le matin en partant, mais qu'il y a une station essence pas si loin, que ça va se jouer à 50 km sur le réservoir, mais que ça peut le faire. OooOOOook !

Ensuite, on a roulé jusqu'à la frontière Argentine, où on est arrivés en se disant qu'on avait donc loupé le poste chilien, à passer avant. Erwan nous avait vaguement dit avoir vu un bâtiment mais comme il ne l'a pas affirmé assez fort, on a continué à tracer. Les douaniers argentins nous ont donc renvoyé vers le Chili, 10 bornes plus loin.

Et de un aller-retour pour rien.

Les douaniers chiliens se foutent de nous quand on leur dit qu'on a raté leur poste au 1er passage et que maintenant on est très très shorts sur l'essence.

Ils rient tellement qu'on sait que demain on va être dans le journal local avec comme titre "les meilleurs touristes français del mundo".

Personne ne vend d'essence, le café-restaurant-bouiboui est à sec, personne n'a de bidon à refiler. ça pue un peu...

On repart direction l'Argentine, en priant le petit Jésus des réservoirs que que quelqu'un aura un bidon de ce côté-là.

2ème aller-retour

Arrivés côté Argentin, je quémande auprès des gens en bagnole, des chauffeurs de bus, gros sourire désespéré et espagnol bien massacré pour faire la pauvrette, mais personne n'a rien. Encore mieux, le douanier nous annonce que côté chilien, ils ont oublié de tamponné le document de la voiture...

Là on devient un peu nerveux...Erwan est au bord de l'évanouissement, Hélène et moi on a un fou rire nerveux et la douanière nous prend en photo pour envoyer à Raoul, côté Chilien et essayer de négocier pour qu'on ne repasse pas par chez eux pour un tampon oublié. (et aussi pour le journal, on le sait bien). Que nenni, Raoul veut nous revoir et se repayer une bonne tranche de rire. Pas le choix, on retourne au Chili.

Je prends le volant mode Sebastien Loeb parce que le temps passe avec toutes ces connewies et la frontière ferme à 22H. Il est 21H30, on a 30 minutes pour faire l'aller-retour et trouver de l'essence.

On refait coucou au paysan du coin qui doit se demander à quoi on joue et on accueillit par un Raoul pété de rire avec ses collègues. Il finit par tamponner tous les documents parce qu'il voit que nous on ne rigole plus vraiment là et que le problème de l'essence est maintenant inévitable, on est sur la réserve depuis 30 km, la prochaine pompe est à 70 bornes, vu la taille du bide de Jimmy, ça ne le fera pas...

On nous envoie chez un gaucho du coin, qui nous accueille super froidement, nous dit qu'il n'a rien puis fini par trouver un bidon à nous vendre.

Un plein, s'il vous plaît !

Après ce plein à la mode gaucho, on a tracé jusqu'à la frontière Argentine, 2 minutes avant la fermeture. Warriors ! Le staff est en train de manger, ils se marrent en nous voyant et prennent bien leur temps alors que nous on a encore 3H30 de piste à se taper avec le soleil qui commence à baisser...

Autant vous dire que ce 3ème aller-retour, on l'a fait en speed et on n'a même pas pris le temps de faire la danse de la joie quand on a enfin passé la barrière !

Les douaniers sont nos amis pour la vie...

La route qui a suivi a été vraiment belle, très pourrie, des trous, du gravier, des lapins géants suicidaires (YOLOOOOO le lapin), puis le coucher de soleil, les étoiles, les pipi à la lumière des phares, la nuit noire, et une arrivée à El Calafate à 1H20 du mat'...Auberge fermée...Et oui, pas de signal dans la pampa, pas moyen de les prévenir.

Du coup on tourne autour de la maison, on essaie d'ouvrir des portes, on débat sur ce qu'on doit faire... Au bout de 10 minutes, la police débarque. Les voisins les ont appelé en signalant des rôdeurs...C'est nous les rôdeurs, coucou !

Passeports, explications etc... Ils sont super sérieux, visages fermés, très pros. Erwan hésite entre s'endormir sur le mur devant l'auberge ou s'évanouir devant les menottes, moi je demande si on peut squatter les cellules si elles sont libres, Hélène cherche les papiers de la voiture, histoire qu'on nous accuse pas en plus d'avoir une voiture volée.

Ils comprennent bien qu'on en a un peu ras le pompom, qu'on est crevés et gelés, qu'on est des gentils backpackers qui ont eu un instant de relâchement côté organisation et que promis, on le refera plus.

Ils ont fini par appeler eux-mêmes le proprio, qui a débarqué 10 minutes plus tard, ou comment faire son entrée théâtrale dans El Calafate.

Bref, une journée comme on les aime...

Si quelqu'un arrive à mettre la main sur les journaux locaux, avec nos tronches en 1ère page, ça serait gentil de faire passer. :p

Merci bien.

Hélène, toujours là pour vous faire rire :D


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