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Solo para mi (Puerto Cisnes)


Marie, Hélène et moi avons donc pris le bus direction Puerto Cisnes, il paraît que c’est mignon et Hannes, un cycliste Allemand qu’on a rencontré plus tôt dans le voyage, va y arriver d’ici peu, et on n’a pas des masses de choix quant aux destinations accessibles…

On arrive en fin de journée, après avoir retrouvé le duo de frangins belges rencontrés à Puerto Rio Tranquilo dans le bus. On pose nos sacs à l’hostal Michay. En fait, c’est une grande maison transformée pour accueillir les touristes.

L’accueil est un peu froid, on sent bien qu’on est chez papy et mamie et qu’il va falloir se tenir tranquilles.

Vu mon état de fatigue, avec les cachets et la douleur, ce n’est pas moi qui vais mettre le dawa ici…

On part se promener un peu en bord de mer, je suis ravie de retrouver un peu d’air iodé et je me sens carrément à la maison quand on finit à la cerveceria locale, qui porte le nom de Finisterra.

Le jeudi 1er février, pendant que les deux gazelles sont parties explorer les montagnes du coin, je me fais un gros dodo, j’en ai vraiment besoin, pis je me charge de trouver les horaires de bus pour repartir vers…ailleurs…où on pourra.

En fait on se retrouve encore bloquées, le bus est plein, le ferry aussi…

C’est la caca, c’est la cata, c’est la…catastrophe.

Je ne suis pas assez en forme pour déborder d’imagination et trouver des plans B, je ne me vois pas faire du stop au milieu de nulle part, à 3, sans tente, avec ma bouche enflée et mon bide détruit par les cachetons…

Je trouve un peu de réconfort auprès de Marley, le chien qui squatte à côté de l’auberge. Il est couvert de dreadlocks, sales, évidemment, mais il est tellement plein d’amour.

Je lui fais le câlin de sa vie, il en pleure tellement ça doit faire longtemps qu’il n’y a pas eu le droit. C’est tellement intense pour lui qu’il me fait une crise d’épilepsie dans les bras. Et merde !

Bon, tout est bien qui finit bien, il reviendra à lui complètement paniqué mais je le rassure, je le garde dans mes bras pour qu’il se sente rassuré et au bout de 10 minutes, il repart en gambadant.

Je décide de retourner au bureau des ferries pour voir s’il y a un autre ferry qui s’est miraculeusement rajouté. Non, par contre quelqu’un a ramené un billet pour Quellon, sur l’île de Chiloé.

C’est le mimi, c’est le rara, c’est le miracle ! A moooooooooooiiiii, il est à mooooooooiiiii ! Solo para mi !! (Ecoutez, je pense vraiment que vous allez aimer ce petit son !!)

Hélène a déjà un billet pour Chiloé mais d’un autre endroit, Marie veut aller vers un autre endroit, donc je ne vole la place de personne, c’est parfait !

Par contre, ça veut dire que demain on se sépare pour de bon…Bouhouhou !

Heureusement que j’ai ramené une bonne nouvelle à la maison, Hannes est arrivé dans la nuit, sous la pluie et s’est rapatrié avec son pote à notre auberge.

Les filles reviennent ravies de leur rando et un peu dépitées d’apprendre que le bus est déjà plein. On ira quand même se boire un verre et manger tous ensemble.

Le lendemain, après un dernier petit déj en commun, Hélène et Marie se mettent en route. Elles ont un bus pour un bout de route puis feront du stop jusqu’au 1er gros bled où choper un autre bus.

Je ne sais pas si je vais les revoir, les "au revoir" sont un peu précipités parce que leur bus part finalement plus tôt que prévu. Je me retrouve toute seule dans la chambre, la tête en vrac avec mes cachets, j'ai une montée de blues et du coup je me recouche pour endormir le tout et reprendre des forces.

Hannes aussi a repris la route, avec son pote, en vélo, en bon warrior qu'il est. Et il faut avoir la foi pour pédaler sur les routes de Patagonie !!

J’ai le droit de rester dans la maison, la mamie s’étant détendue au fur et à mesure de notre séjour. Elle voit que je douille à cause de mes dents et du coup, j’ai même le droit de retourner faire la sieste dans la chambre pendant 1H30 l’après-midi. Un peu de boulot, un peu de balade, beaucoup de repos, voilà le programme en attendant le ferry, qui ne part qu’à 1H30 du matin…Je traîne dans la maison, fais la connaissance avec un peu toute la famille, je les regarde tisser... C'est plutôt sympa d'être la seule guest.

Je fais aussi la connaissance d’un Israëlien, Ofek, qui voyage en solo. On ira manger ensemble le soir avant que j’aille au port pour choper mon ferry. Lui aussi est "bloqué" à Puerto Cisnes à cause des transports. Il va rester 2 jours de plus alors je lui confie Marley, car lui aussi est un amoureux des puppies.

Puerto Cisnes n’était qu’un plan B pour attendre de choper un bus ou un ferry, mais finalement, ça a été une belle étape. Un peu de calme et tranquillité après deux mois à courir l’Argentine, l’Uruguay et le Chili.

Il n’y a pas masse de choses à faire ici, mais quand même, il y a de quoi randonner, de quoi flâner dans des petites rues colorées, une plage, des excursions pour aller voir les dauphins et les otaries, qui se promènent autour des îles qui entourent Puerto Cisnes.

Si j’avais été bloquée un jour de plus, ça ne m’aurait pas trop dérangée. Mais il est l’heure pour moi de commencer mon trip en solo, direction Chiloë ! Une île que j’ai hâte de découvrir, car j’en ai entendu beaucoup de bien.

Mais ça, ça sera pour un autre récit (oui parce que sinon ça fait des récits trop longs, pis Marie se plaint qu’il y a trop de mots à lire et trop de photos à regarder :p ).


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