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Canción para bañar la luna (Baru, Colombie)


Le départ pour Baru se fait depuis l'auberge Media Luna, en lancha de luxe. Une lancha, c'est une barque. Là en fait c'est un vrai petit bateau. On a vue sur Boca grande, le quartier d'affaires de Carthagène.

Après 1H30 de bateau, à voir le décor changer et la mer devenir de plus en plus claire. Nous voilà alors à l'auberge Media Luna, version plage. Loin de playa blanca, qui est remplie de touristes et de vendeurs/masseurs qui offrent leurs services sur la plage.

J'arrive avec un Colombien de Cali, un couple d'Argentins, de Daisy, qui s'occupera de la réception et du chef cuistot. L'auberge est super chouette et a l'air très tranquille, avec tous les hamacs et les transats. Je n'ai qu'une envie c'est de poser mon sac, mettre mon maillot et sauter à l'eau.

Eau qui n'est d'ailleurs pas aussi translucide que sur la brochure ou qu'à playa blanca, mais déjà 1000 fois mieux que celle de Montevideo :p

Je me pose sur un transat avec un bouquin, je bronze, je dors, je me baigne, je bronze... Un programme qui me va super bien après 2 mois et demi à cavaler partout . La fatigue me rattrape et je sens que je vais pouvoir la laisser ici.

Les dortoirs sont vraiment sympa, ouverts au niveau des murs pour se passer de fenêtres, heureusement qu'on a des moustiquaires ! Les lits ultra confortables, on est que 2 dans un dortoir de 4, le Colombien et moi.

La cuisine, salle à manger, c'est la grosse paillote en haut à droite ;)

Il n'y a rien autour que la mer et d'autres hôtels éparpillés mais peu nombreux, et la mangrove. Niveau activité, c'est relax, il y a un terrain de foot/volley pour ceux qui veulent suer un peu. Sinon c'est plage !

Le coucher de soleil est splendide, le changement de couleurs est dingue et les pélicans qui traversent le ciel achèvent de me rendre heureuse et conquise.

Le chef cuistot est aux petits soins avec moi pour s'accommoder de mon régime sans viande. Ici, c'est facile : il y a du poisson frais à portée de main. Je me régale !

Je devais rester une ou deux nuits, j'ai déjà validé la 2e, pour pouvoir faire une excursion sur une île de l'archipel des Rosario.

J'y pars donc le lendemain matin avec les Argentins, un couple (?) de British et 3 Français, accompagnés d'Alex, qui est mandaté par l'auberge pour nous emmener en lancha.

On passe au milieu de la mangrove et le long d'autres îles habitées.

Au bout de 30 minutes de bateau, on se jette à l'eau pour aller admirer les coraux et les poissons qui se promènent autour. ça m'impressionne moins qu'en Calédonie ou en Australie mais ça reste quand même super beau et en plus, je n'ai pas à avoir peur des requins donc je suis en joie.

On barbote pendant 20 bonnes minutes pour admirer Nemo et ses copains, puis c'est opération "remontez dans le bateau comme vous pouvez" car pas d'échelle, rien... Je sens mon popotin peser et mes bras bien mous pour me hisser sur la lancha mais j'y arrive et mieux que d'autres :p

On se remet en route, on passe devant une des anciennes demeures de Pablo Escobar, le baron de la drogue qui a donné une sale réputation à la Colombie. On passe aussi au-dessus d'une épave d'un de ses petits avions.

Voilà ce qui reste de l'argent de la drogue à Baru !

Après cette visite à Pablo, on prend la direction d'une plage de rêve où on se pose pour se faire bronzer ou continuer à regarder les poissons mais sans coraux, pendant qu'on nous prépare du poisson fraîchement pêché.

A quelques mètres de là, des pêcheurs vendent leurs langoustes. Slurp !

Le cadre est magnifique, on est bluffés par la couleur de l'eau, la végétation...

On serait au paradis si de temps à autres il n'y avait pas un bateau propulsé par des gros moteurs, crachant de la musique à pleines watts, avec des espèces de spring breakers en folie, verre à la main, en train de wooooot woooooter pour partager leur joie d'être saouls à 11H du matin...

Aaah la jeunesse...

On rentrera à l'auberge très contents de notre journée et délestés de 60.000 pesos (de mémoire). Pendant notre absence, il y a eu de nouveaux arrivés avec qui je fais vite connaissance.

Un duo mère-fille du Québec, Elise et môman (qui s'est fait très peur en arrivant en lancha :p ) ainsi qu'un trio de Français, Brice, Steve et Aurélie.

Le feeling passe très vite avec Elise, on se marre bien et ça me fait très plaisir de réentendre les expression québécoises qui me mettent toujours le sourire.

Le temps passe tranquillement sur l'île et ça fait du bien de pouvoir se détendre, prendre un break avant de commencer à explorer le pays un peu mieux. J'avais besoin d'énergie et je la sens revenir.

Je ne me lasse pas du beau coucher de soleil qui nous est offert chaque soir.

Le lendemain, on part avec Elise et sa mère, les deux Anglaises et Alex, pour une autre petite île, où les Argentins et le Colombien voulaient passer la journée. Finalement, ils nous lâchent à la dernière minute et on se retrouve sur une mini île, où tout est payant et cher, et où au bout d'une heure des bateaux arrivent en masse, avec chacun sa musique pleine balle, remplis de touristes et Colombiens qui boivent sans descendre du bateau et nous empêchent de nager tranquille.

L'horreur absolue... On décide de s'en accommoder tant bien que mal et de profiter quand même du peu de place qu'ils nous laissent pour ne pas gâcher cette dernière journée loin de la ville.

On danse et on joue dans l'eau avec les gamins des îles alentour. Eux au moins, ils n'en ont rien à faire de notre argent et ont juste envie de rigoler.

Parce qu'en plus de devoir payer pour pouvoir poser nos affaires sur la plage, on se retrouve à devoir payer la bouffe d'Alex, qui se choisit un plat 4 fois plus cher que le nôtre et se boit 2 cocas à 5€. Autant vous dire que ça n'a pas pris et que mon niveau d'espagnol a pris un grand progrès d'un coup. Je suis désormais capable de m'énerver en espagnol et de me faire respecter en disant que je ne suis pas une baque sur pattes et que oui, j'ai plus de sous qu'eux, que je suis une touriste européenne, mais que faut pas me prendre pour un jambon de 3 semaines (blague déposée, copyright Laura/Tifenn/LN).

On aura quand même pu se baigner, déguster une bonne langouste et se marrer.

Le riz coco, mas nouvelle passion culinaire? Omnomnom !!

On ne paiera pas le prix demandé, surtout que le mec essaie de me faire genre "oh bah j'ai pas la monnaie" sur un billet de 20.000 quand je dois 4.000. Ah t'as pas la monnaie, bah tu perds 4.000 balles. Voilà. Happy ? Non mais oh...

En tout cas, ça fera quand même plein de souvenirs et quelques jours après on en rit, mais sur le coup, à part à voir la tête des Anglaises et de la mère d'Elise que j'en aurais fait pipi dans mon maillot, on a eu du mal à accepter de se retrouver dans une situation pareille alors qu'on cherchait juste à profiter d'un endroit paradisiaque.

Le lendemain, on aura encore le droit au même sketch, avec le départ de Steve, Brice et Aurél, avec un gars qui tente de leur prendre le double parce qu'ils ont une planche de surf, alors que ça avait dit dès le début. Faudra monter le ton et renvoyer le mec qui va se retrouver comme un con avec sa lancha vide et les 3 qui partent avec une autre lancha.

J'avoue que ce côté-là, à tenter de soutirer toujours plus des "riches" touristes, à donner un début un peu compliqué à mon aventure en Colombie. Quand tu ne sais pas si on est gentil avec toi par intérêt ou par nature, ça monte au cerveau et tu deviens méfiant.

Ce n'est pas comme ça que je vois les choses. Bien que ça soit un thème un peu trop actuel en ce moment, j'aime les choses simples, les rapports humains désintéressés et clairs.

Malheureusement, je me rends parfois durement compte que tout le monde ne le voit pas de cet oeil là et que les interprétations et ressentis sont parfois à mille lieux de ce qu'on cherche...

En attendant, je profite au mieux de l'auberge Media Luna, avec mon chef cuistot aux petits soins et une Daisy super sympa. J'en reprends plein les yeux à regarder le coucher de soleil et le ciel étoilé. La visibilité est super bonne et il n'y a que les moustiques pour m'empêcher de prolonger ma béatitude devant le spectacle des étoiles et de la lune, qui se reflète dans la mer.

Je passe des chouettes moments avec Elise et sa mère et d'autres guests de l'auberge.

L'heure du départ sonne quand même, il faut bien se bouger un peu ! J'aurai finalement passé 4 nuits ici, au lieu de une ou deux.

Mais j'ai tout un pays à visiter, alors en avant Guingamp !

On repart de Baru avec le bateau de l'auberge, avec Elise et sa mer, et d'autres clients. Le chauffeur est on fire et y a de la houle, on finit trempé et le c*l pété à force de sauter au rythme des vagues. J'aurai un fou rire énorme avec Elise, à voler dans tous les sens et à regarder une fille super mince s'envoler pour de vrai, tellement qu'on devra l'arrimer à une corde pour ne pas la perdre.

Les sacs sont trempés, nous aussi, mais qu'est ce qu'on aura ri, nom de Zeus !

On finira notre bout de chemin franco-québécois en buvant un bon mojito et en mangeant un bout ensemble. Et puis ça sera l'heure de se dire au revoir, on se reverra au Québec, c'est certain !

En attendant, je rejoins ma nouvelle auberge, car bien entendu je n'ai pas voulu retourner à la même pour mes quelques jours à Carthagène.

Mais ça, c'est pour un autre article, alors je vous laisse regarder le diapo en écoutant une très jolie balade de Las Magdalenas "Canción para bañar la luna".


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