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Positive attitude (Palomino et départ de Costeño, Colombie)


Le 7 mars 2018, on part à l'aventure, direction Palomino pour faire du river tubing (descente de rivière en bouée pneumatique).

On quitte l'auberge en montant sur des motos taxis pour nous ramener sur la route principale, qui est à 20 minutes à pied de l'auberge. On pourrait les marcher mais comme ça coûte moins d'un euro pour faire le trajet en moto...Voilà, quoi.

D'ailleurs, à force de nous voir passer devant leur espèce de petite station à la sortie du chemin, les mecs nous font un prix pour nous emmener jusqu'à Palomino.

On embarque donc toutes les 3, casque sur la tête, chacune sur sa moto, libres comme le vent.

Mon chauffeur me fait le coup du "il te faut un mari colombien, nous on sait prendre soin des femmes. Une femme comme toi mérite quelqu'un de bien..." puis me demande mon whats app. "Oh bah, je ne suis pas très réseaux sociaux moi, tu sais" en lui tapotant le casque.

La drague en Colombie, c'est un sport national. Personnellement, je n'ai pas trouvé les mecs trop relous, pas aussi insistants que dans d'autres pays.

Tu t'arrêtes, tu leur parles, tu dis juste "Holà" quand on te lance un "ay, mi corazon" et en général ça se passe toujours bien, avec de l'humour et de la bienveillance. Bien sûr, il y a eu des moments moins bienveillants, où tu te sens nue et tu peux parfaitement imaginer ce que le gars est en train de visualiser dans sa tête. Mais ça arrive dans tous les pays, non ?

En tout cas ici, ils savent vous faire des compliments, on voit que les formes ça ne leur fait pas peur et que si tu parles un peu espagnol, que tu sais danser, t'es la "reina del mundo, mi cielo, mi vida...", parfois c'est plus "Bonita" ou "mana" (ma belle, en gros) et je t'en passe, des compliments qui remontent l'ego même s'il n'est évidemment pas question de s'enflammer en prenant ça pour une demande en mariage avec promesse de fidélité.

Bref, après un arrêt photo à un point de vue, les gars nous déposent à Palomino, où leur contact essaie de nous entourlouper sur les prix du river tubing.

En fait, il y a des stands un peu partout, de gars avec leurs gros pneus qui te les louent, avec moto taxi pour te déposer là où tu te lances dans la rivière. Ils essaient de te faire croire qu'il te faut un guide, parce que le chemin est compliqué, que c'est plus safe sur la rivière, blablabla...Sauf que j'ai lu pas mal de blogs et que je sais que c'est inutile donc, non, ton guide on en veut pas. Je dois reconnaître que là où j'ai merdé, c'est que certains blogs dataient et que le prix a comme triplé depuis. Fallait compter 25.000 cop par personne sans guide et 40.000 cop. Oops, on n'a pas assez pis faut qu'on mange.

Le type essaie de nous la faire à l'envers une nouvelle fois, Vic et moi on perd patience et on le plante là, pour aller dépenser le peu de sous qu'on a dans le bouiboui d'à côté pour manger du poisson qu'on espère frais.

Après un bon repas local, à nourrir en cachette les chiens faméliques et pourris de maladies de peau, on se remet à la recherche de bouées.

Le temps est lourd, il fait orageux, quelques gouttes tombent et on est rattrapées par la fatigue des derniers jours mais pas question d'abandonner !

Après avoir essuyé quelques refus de négociation, on arrive au bout de la rue et Vic tente le tout pour le tout.

Elle balance au gars "écoute, on a que 60.000 pesos, alors soit tu les prends, tu nous files 3 bouées et tu nous déposes sans guide au point de lancement, soit tu gardes tes bouées pourries et tu perds 60.000 cop". Et ça marche !

Nous voilà de nouveau sur des motos taxis, direction la rivière, en empruntant un chemin des plus cahoteux.

Deux options: être lâchées à mi-chemin, et descendre pendant 40 minutes sur la rivière, monter un peu plus et finir à pied avec un sentier bien raide pendant 15/20 minutes, pour partir de plus haut et que ça dure 1H30 minimum.

On a choisi l'option longue durée et on sur notre gras à grimper en tongs à travers la jungle, en maillot de bain, avec notre grosse bouée au bras.

Pas besoin de guide, comme je l'avais lu. Il suffit de suivre le chemin et de tourner à droite quand on arrive sur la rivière.

L'eau est fraîche mais on est ravies de pouvoir se lancer sur la rivière et se laisser porter par le courant.

Il n'y a pas beaucoup de débit, du coup c'est assez lent. On essaie de rester les 3 bouées ensemble mais c'est un peu compliqué par moment. Le courant nous emmène régulièrement dans les cailloux, on se retrouve coincées dans des branches ou autres obstacles au milieu de la rivière ou sur les côtés.

Cloé est la championne pour ça et avec Vic on se marre à la regarder se débattre contre la Nature. On lui crie "pensée positive, Cloé, pensée positive" parce qu'on est convaincues que si tu te dis "je vais finir dans les branches", oui tu vas finir dans les branches !!

Elle lutte, on se marre en se laissant porter tranquillement.

Photo prise par Cloé ;)

L'heure tourne mine de rien, on a laissé nos affaires au mec qui nous a loué les bouées, on voit le soleil qui décroit à travers les nuages. Cloé est loin derrière quand on voit le pont qui signifie la fin de la descente. Il y a de moins en mois d'eau, j'ai le popotin qui rape par moments.

Des mecs sont en train de nettoyer leur moto taxi en nous sifflant et faisant des coucou. On fait signe et on continue notre chemin. C'est là que Cloé s'empale la bouée dans des branches, pile devant les mecs. Elle pousse un grand cri pendant que sa bouée fait un pschiiiit magistral en envoyant de l'eau.

On en chiale de rire, je n'en peux plus de mes joues et de mes abdos. Les mecs courent à son secours, la relève et prennent la bouée. Pis là on la voit qui se pose pépère et qui commence à papoter avec eux, alors qu'elle ne parle pas espagnol. Avec Vic on n'en peut plus, la situation est comique mais on est déjà à la bourre pour rendre les bouées. Vic part chercher sa soeur et on plante les mecs là, merci mais non merci.

J'en ai encore les larmes aux yeux en écrivant ces lignes tellement c'était énorme cette descente et tellement Cloé m'a fait rire en criant comme ça... <3

En remontant sur le pont, on retrouve la route vers Palomino et on tombe rapidement sur le gars des bouées, qui commençait à se demander si on s'était noyées. Il se marre en voyant la bouée crevée et ne demande rien en compensation.

On se rhabille vite fait car on sent bien le regard des mecs, avec 3 blondes en maillot de bain au milieu du bled, même en se cachant avec la bouée et le gilet de sauvetage...

On s'apprête à prendre le bus retour quand on se rend compte qu'on a pas assez de sous pour payer nos 3 billets ! On monte quand même à bord en se disant qu'on va essayer de négocier et au pire on descendra plus tôt.

Et là, c'est le drame, on se rend compte qu'on a laissé un de nos sacs sur le bord de la route !! On arrête le bus, le mec chope un moto taxi, Vic monte dessus et le bus s'arrête pendant 5 minutes, plantant tout le monde pour attendre que Vic revienne. #seulementenColombie !

Coup de bol, le sac plastique est toujours là, on peut repartir !

On joue un peu de nos charmes pour que le chauffeur laisse passer le fait qu'il nous manque quelques dizaines de pesos, et ça marche. On se fait déposer à l'entrée du chemin où nous attendent nos fidèles chauffeurs de moto-taxis.

On décide d'abuser de notre chance en disant aux gars qu'on n'a pas de sous, qu'on veut aller acheter à boire au magasin un peu plus loin et qu'on les paiera une fois à l'auberge. No problemo, chicas !

Vic part chercher des provisions pour la soirée pendant que Cloé et moi reprenons la route de l'auberge avec deux autres chauffeurs.

On en profite pour papoter et faire un peu connaissance, en rentrant tranquillement vers la Brisa Tranquila.

A force, ça donne envie de se mettre à la moto :p

On se refera encore une chouette soirée, chez Los hermanos, avec Justin et les 2 frangins, encore à déguster une bonne pizza et à profiter de la bonne ambiance.

On aime tellement qu'on passe cette nuit supplémentaire dans le dortoir des frangins. On aura encore moins loin à rentrer du bar :p

Mais il faut bien se remettre en mouvement, continuer à découvrir le pays. C'est que le temps file !!

Le 8 mars, on passe nos dernières heures ensemble à Costeno. On se refait un bon petit déj, pendant lequel on se fera attaquées par un papillon vorace.

On va dire au revoir à Brice, Steve et Aurélie, avec qui j'aurai finalement passé très peu de temps, trop occupés à préparer l'ouverture de l'auberge où ils sont bénévoles à quelques centaines de mètres de la brisa Tranquila.

Ce n'est pas vraiment grave au final, parce que j'ai eu la chance de rencontrer deux personnes géniales, fortes et drôles, avec qui j'ai passé mon temps à rire, sourire et partager énormément de choses et de moments mémorables.

Merci Vic et Cloé pour tout ça. Vous avez été mes rayons de soleil de Costeno beach. J'ai hâte qu'on se revoit <3

Une dernière ballade sur la plage, les pieds dans l'eau (à frôler la mort avec une bestiole mortelle à la tête cheloue. Cf diapo).

On se sent un peu nostalgiques, le temps est passé vite ici et tout a tellement été intense que se dire que c'est fini, ça crève un peu le coeur.

On sait qu'on ne perdra pas contact et qu'on fera tout pour se revoir, en Colombie ou ailleurs dans le Monde.

En attendant on continuera à cultiver la positive attitude (vas-y Lorie, chante !) et à repousser les ondes négatives ! Yes we can !!

On se quitte après un dernier ride en moto-taxi pour aller prendre le bus qui nous ramène à Santa Marta. Les filles partent pour Minca dans la foulée et moi je reste passer la nuit là pour m'envoler vers Medellin le lendemain matin.

It's time for a new adventure !


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