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Canopé (Minca, Colombie)


C'est donc délestée d'une partie de mon gros sac à dos que je monte dans le colectivo, que j'ai pris au marché près de l'auberge, direction Minca.

Il fait super chaud et rouler les fenêtres ouvertes ne suffit pas à aérer le minibus, dans lequel je rencontre un Français.

Le minibus part une fois qu'il est plein donc il faut savoir être patient mais vu le tarif, on ne se plaint pas et c'est quand même assez régulier comme départ.

Je sens revenir le sens de l'aventure et découvrir la végétation luxuriante, très différente de ce que j'ai vu à Baru ou à Carthagène jusque là, me fait trépigner d'arriver à Minca. En plus, sur la route, je vois des panneaux "attention traversée de. .." bestioles tout à fait exotiques et dont je n'ai pas toujours le nom. On se croirait au zoo de Beauval version portes ouvertes.

J’arrive à Minca en me disant que ça va me plaire ce petit coin de verdure. A peine descendue du colectivo, je suis sollicitée par les moto-taxis qui vous emmènent où vous voulez en échange de quelques pesos. L’auberge demande bien trop cher pour le trajet, c’est beaucoup plus rentable de prendre un moto-taxi.

Mais avant, je veux aller à la boulangerie où le gars qui vendait les tickets de bus à Santa Marta m’a dit qu’il y avait un Français qui y travaillait et faisait du vrai bon pain comme en France, et des viennoises au chocolat. Effectivement, je rencontre Robin avec qui je discute 2 minutes en dégustant une glace.

Je retourne ensuite aux moto-taxis pour me rendre à Mundo Nuevo, une auberge sur les hauteurs de Minca, tenu par un Belge. Les moto-taxis sont bien organisées, c’est chacun son tour, tarif fixe donc pas la peine d’essayer de négocier. Je paie 20.000 pesos pour aller à mon auberge (qui propose de vous emmener en 4x4 mais pour 80.000 pesos).

Mon chauffeur n’est pas le plus mince du lot et je me dis que j’ai bien fait de laisser mon gros sac à Santa Marta, sinon on n’aurait jamais réussi à monter la pente caillouteuse.

Je m’accroche à mon chauffeur, pour tenir comme je peux parce que ça secoue bien et que c’est assez sportif comme ascension. Il y en a pour 20 minutes de moto pour atteindre l’auberge, mais même pas 10 minutes après être partis, le voilà qui s’arrête. Panne d’essence !

En serio ???

Le couillon n’avait pas fait le plein. Nous voilà en rade au milieu de rien. Coup de bol, la voiture de l’auberge descend au village et m’embarque pour redescendre, laissant mon chauffeur en roues libres jusqu’à la pompe à essence. Et on remet ça, une fois le plein fait, cette fois-ci en arrivant à bon port.

Je découvre l’auberge, super belle et en pleine nature. Je vais être bien ici ! En faisant mon check-in, je fais la connaissance d’une famille de Français, en vacances pour rendre visite à leur fille/soeur, Anaïs, en PVT Colombie. Moi qui avais laissé l’ordi pour faire un break taf, me voilà rattrapée !

L'auberge est en milieu de forêt tropicale, on voit Santa Marta, on entend les oiseaux et même les singes qui hurlent au loin dans la forêt. Juste en bas de l'auberge, il y a un petit village autochtone.

Le coucher de soleil est juste merveilleusement magnifique depuis Mundo Nuevo. La vue sur la forêt tropicale et au loin la ville de Santa Marta et la mer, baignée de soleil, c’est sublime et magique.

Les repas sont proposés par l’auberge, sachant qu’il n’y a pas de cuisine à dispo, on n’a pas trop le choix mais ça me va bien, c’est bon, pas cher et végétarien. Parfait !

Après le repas avec les gars de ma chambre et d’autres touristes internationaux, je rejoins Anaïs et sa petite famille pour boire un verre, offert par Maman Sandrine, qui tient absolument à me remercier de les avoir pris en photo. Je fais la connaissance de Pierre, lui aussi en tour d’Amérique latine en solo. Le feeling passe bien avec toute la petite bande et on passe la soirée à rire. On est aussi complètement gaga devant le puppy de l’auberge, encore un que je voudrais bien ramener, même s’il n’a pas l’air malheureux du tout ici.

Le lendemain matin, 2 mars, je me lève aux aurores pour aller faire un tour d’observation d’oiseaux avec les deux gars de ma chambre.

J’ai un peu de mal à garder les yeux écarquillés pour trouver les oiseaux cachés dans les arbres mais le guide est très sympa et on se marre bien. Le coin est vraiment magnifique.

Le seul hic, c’est qu’au bout d’une heure trente de marche et piétinement, la descente réveille mon genou, que je n’avais pas vraiment sollicité depuis que je m’étais blessée à Torres del paine (j'en parle ICI). Ça m’énerve au plus haut point ,même si je n’ai pas été au repos complet, je n’ai pas fait de grosse rando.

Ça me fout un coup au moral qui avait déjà un peu ramassé quelques jours avant.

Du coup, en revenant de la balade aux oiseaux et après le petit déj, je me pose avec un bouquin (merci Elise) et de la musique dans les oreilles, sur un hamac, avec vue sur la vallée. Je laisse mon esprit et mon corps gérer le passage à vide et je me dis que tout ce qui est négatif, je vais l’accepter, le traiter et le laisser à Minca. Pas question de gâcher mon trip pour un genou, une déception amicale et des mauvaises ondes qui ne m’appartiennent pas.

C'est ça aussi le voyage, des moments de moins bien où nos amis de longue date nous manquent, où la famille est loin, où le moral prend un coup et que le corps est trop fatigué pour encaisser.

Il faut savoir accepter de ne pas aller toujours bien, même si tout le monde est là "ouais, arrête t'as trop de la chance...". Etre nomade a aussi des down sides et on a le droit de le dire.

J'ai rencontré ou lu trop de gens qui n'osent pas le dire tout haut, qu'ils sont en manque de leurs proches, pas heureux en PVT dans tel ou tel pays, et avec toujours cette peur de se faire basher derrière parce que ça ne se fait pas de se faire plaindre quand t'es dans un cadre paradisiaque.

Ah bon ? Et pourquoi ? Chacun est comme il est et c'est sain de laisser sortir ses émotions et partager son mal-être.

Bref, je digresse...

Le destin me ramène des sourires en voyant Anaïs et sa famille revenir de leur balade à la finca proche de l’auberge. Voilà, j’ai mon programme de l’après-midi, quand il fera moins chaud et que j’aurai retrouvé un peu de pêche. Pêche qui me reviendra avec l’arrivée de deux Bretons, Vanessa et Fabien, qui s’ajoutent à la bande buena onda de francophones. En plus ils sont super fans du festival du bout du monde et ils rayonnent de joie de vivre.

Après un repas tous ensemble, la petite famille se remet en route pour continuer leur découverte de la Colombie. De vraies belles rencontres et j’espère qu’on se reverra en Bretagne ou ailleurs ;)

Je pars sous un soleil qui tape fort, avec Vaness, Fabien et Pierre, direction la Candelaria, la finca de café et de cacao qui est à 20 minutes de l’auberge.

Mon genou continue de me lancer, malgré la genouillère, la crème et le rythme ralenti que j’impose à mes copains. On arrive à la Candelaria, en sueur, mais avec un spectacle de Mère Nature qui nous offre un panorama incroyable. Et puis, on est aussi venus là pour rencontre la star de la finca : Tuki, le toucan « apprivoisé ».

Il se fera désiré mais finira par venir au bout de 10 minutes de « Tukkiiiiiiii, papayaaaaaaaaaaaaa », en buvant notre chocolat chaud et notre café.

Session photo, on lui donne de la papaye de bouche à bec, Pierre le prend sur son bras puis Tukki en a marre et se barre en voletant de ses ailes coupées par son ancien (connard de ) proprio.

On admire le paysage, qui en met vraiment plein les yeux aussi, avec vue sur notre auberge.

On retourne à l’auberge toujours sous un gros soleil et dans le mal pour ce qui me concerne. Pierre joue les aides-malades en me servant de béquille dans les descentes. Quel homme :p

Après un bonne douche, on se retrouve tous pour assister au coucher de soleil, encore magique. Je crois que les couchers de soleil, c'est le moment où je me sens le plus en communion avec ce qui m'entoure. Tout s'apaise, tout s'illumine...C'est tellement beau !

Et les couleurs pastels qui arrivent juste avant, sur la vallée qui nous entoure, I was like Woooow !

Minca, c'est un petit paradis. Sauf pour ce qui est des moustiques et des sandflies. Une horreur ! Même avec un spray bien chimique qui te troue la peau, ces petits fourbiches te piquent, te mordent, te dévorent et te laissent avec des plaques gonflées qui démangent comme pas permis et te grattent pendant des jours, puis avec un trou... (photo dans le diapo ;) )

Je pensais que ces petites saloperies ne vivaient qu'en Nouvelle-Zélande mais non, on les trouve aussi en Colombie et elles m'aiment toujours autant... Youpiii !!

La soirée se terminera tranquille à écouter les blagues pourries de Pierre, allongés dans des hamacs. Des petits bonheurs tous simples comme on les aime :D

Il est temps pour moi de quitter Minca pour retourner vers Santa Marta et retrouver mon gros sac à dos. Je redescends au village avec la voiture de l'auberge et les 3 autres marchent jusqu'à leur prochaine auberge, où on se retrouve. J'hésiterai un bon moment à rester une nuit de plus pour prolonger les bons moments avec ce trio mais je sens que j'ai une autre aventure qui m'attend un peu plus loin et que j'ai déjà assez "traîné" depuis mon arrivée, il faut que je me mette en mode active si je veux pouvoir profiter de la Colombie pendant le mois que j'ai ici.

Je dis donc au revoir à mes 3 nouveau copains, peut-être qu'on se recroisera quelque part en Colombie, ou en Bretagne (au Boudum bien entendu !!). Bonne continuation à vous !

Merci pour les bons moments et les belles rencontres, Minca ! Tu m'as gâtée et rechargée les batteries.

Et puis, mon récit sur mon passage à Minca ne serait pas complet si je ne vous parle pas du gros coup de coeur que j'ai eu là-bas. Il est tout doux, il est câlin, il est un peu poilu mais il me regardait avec des yeux tellement plein d'amour que mon coeur a juste fondu. On a passé des heures à regarder le soleil se coucher, à se faire des bisous, à se dire des mots doux...

Voici mon Pepito de Minca <3


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